Tonte
le lundi 11 mai 2020, 12:20
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Commentaires
200 kg !! Il va falloir embaucher, pour les traitements :-O
Mais pourquoi ne pas avoir fait la tonte chez vous comme vous aviez déjà fait ?? :/
Elles sont trop mignonnes avec leur coupe d'été <3
J'espère qu'on pourra voir une photo des 200kg de toison !
La laine de mouton peut être utilisée dans le bâtiment à la place de la laine de roche. C'est est un excellent isolant thermique. Mais effectivement, de toute façon, il faudra nettoyer la laine pour la débarrasser de ses saletés (et notamment des parties crottées).
J'avoue que je ne comprends pas bien l'idée de tondre les moutons et de laisser la laine, c'est un sacré gâchis.
Amb > On n'avait jamais fait ! On les a récupérées à la fin de l'été dernier, les louloutes n'ont jamais été tondues. Je ne connais pas spécialement de tondeur, et je n'ai ni tondeuse, ni ciseaux à laine pour le moment... Ça s'est présenté comme ça, il fallait le faire, c'est très bien pour cette année. Mais si je peux me préparer un peu en amont, je préfèrerais faire ça plus artisanalement, à la maison, pour sereinement pour les bêtes, l'année prochaine... Quitte à ce que la "toison" que je vais couper le soit en plein de petits bouts, on s'en fout !
Ysabeau > Complètement, je trouve aussi ! Je ne comprend pas comment une matière si noble, si chère (certaines pelotes atteignent facilement 10€ les 50 grammes !) peut être à ce point méprisée. Enfin, si, je comprend : quand on a des moutons pour la viande ou le lait, on n'a pas forcément les réseaux pour écouler la laine (ya plein de corps de métiers qui en ont besoin ! Effectivement, le bâtiment pour l'isolation, mais aussi les fabricants de matelas, ou de meubles rembourrés...j'suis sûre qu'il y a d'autres exemples !). C'est pour ça que même si la tâche me paraît inatteignable, j'ai tout de suite dit OUI pour récuperer la laine ; c'est de la matière !! Noble ! Utile ! Et toute matière a de la valeur, toute matière sert à des trucs, quitte à mettre de la laine en paillage de potager !! (j'y met déjà mes "déchets", la laine crottée que j'écarte lors de mes tris)
Tahyse > Bien sûr, dès que j'aurai reçu le ballot je prendrai la photo !
J'ai un peu honte de poser la question mais... Comment on reconnait ses brebis ? ><
Est-ce qu'elles sont aussi différentes d'aspect que des chats ou des chiens ?
Comment a fait ton ami pour les distinguer des siennes ? Ou alors les tiennes n'ont pas les boucles d'oreilles qu'ont les autres ?
Pourtant je vis à la campagne :-D
Ah ouais. 200kg ça va être « coton » à traiter même si c’est de la laine.
J’ai déjà vu une tonte de mouton et c’est tout un art. Je ne sais pas si je m’y risquerais. J’aurais trop peur de blesser la bête ( et de blesser l’autre bête, c’est à dire moi). Il faut la tenir d’une certaine manière et c’est plutôt physique.
Autrement, pour répondre à Pauline, je pense qu’on les reconnait facilement quand on s’en occupe tous les jours. C’est comme deux chiens de la même race, ils sont semblables mais pas identiques.
Intéressant, la laine qui ne vaut rien car personne n’en veut…
J’imagine qu’économiquement personne ou presque ne trouve à gagner de l’argent dessus (ou ne veut s’en donner la peine).
Les pelotes de laine, c’est cher, mais il doit y avoir beaucoup de travail dessus. (voir "How to Harvesting Wool - Amazing Sheep Factory - Wool Processing Mill" sur youtube par exemple).
Coté quantité, on doit en vendre dans les magasins (pelotes ou habits) tellement peu par rapport au nombre de moutons tondus donc il en reste énormément.
Pourtant intrinsèquement, la laine doit avoir une valeur pour les services qu’elle peut rendre. Mais bon, tout le monde ne s’habille pas avec de la laine. Ça doit être pareil avec la laine de roche pour les bâtiments, c’est peut-être moins cher, plus standard, plus reproductible, moins enquiquinant…
Mais bon, c’est quand même une matière noble presque gratuite (au départ).
Bref, je n’avais rien à dire, mais ça m’a fait réfléchir.
Bon courage et bravo pour Mazette.
La laine de mouton fait un super paillage pour le jardin qui repulse les limaces et qui reste plus longtemps que le foin ou la paille. Moi j'utilise le poil de mon chien et c'est vraiment pas mal, mais très insuffisant pour la taille du jardin. Alors de la laine de Mouton!!!
Alors entre l'isolation, le paillage du jardin et la laine, tu as de quoi faire ;) .
Pauline > Je ne sais pas comment font les autres, mais les miennes ont deux trucs qui me fait les reconnaître direct : leur comportement, d'abord (Pelote court vers moi, Jersey reste en retrait), et leur visage aussi : Pelote a la face toute blanche, Jersey a un peu de brun très clair dessus... Et pour l'éleveur, il a pu les reconnaître sans mal parce que je suis la seule à avoir des Ouessants : mes brebis sont deux fois plus petites que toutes les autres !
Veral > Oui c'est exactement ce que je me disais :) En plus les limaces se lâchent en ce moment hein..
C'est en lisant ce poste que je me suis demandée comment faisaient les moutons avant domestication... et j'ai compris les biais de sélection qui font que les moutons sont maintenant dépendants de l'homme pour la tonte.
Au passage je suis tombée sur ce lien, qui parle, comme Ysabeau un peu plus haut, de l'isolation des bâtiments :
https://altervita.fr/de-la-laine-ve...
En outre ils expliquent comment ils pratiquent la tonte avec les forces.
je me coucherai moins bête comme le dit l'expression populaire!
Là où y'a d'la laine, y'a pas d'plaisir.
Gaelle > Les races les plus rustiques de moutons ont leur laine qui commence à se détacher toute seule au bout d'un moment. Ils la grattent sur les troncs et rochers jusqu'à en arracher des pans... Les races moins rustiques ne peuvent plus s'en débarrasser seules en effet, et ont besoin de l'humain...
Cette évolution s'explique en fait très simplement : pendant des siècles, les moutons ont été sélectionnés pour leur laine. Difficile d'être sûrs pour l'époque antique, mais c'est documenté pour le dernier millénaire, le premier rôle attendu des moutons était de produire de la laine. C'étaient des animaux-textiles. La viande (puis le lait pour les rares races laitières) n'étaient au départ que des sous-produits.
La race mérinos fut même l'une des plus grandes richesses de l'Espagne à la fin du moyen-âge et pendant la renaissance. Elle était arrivée en Espagne depuis l'Asie via l'empire arabe, mais elle y avait fait l'objet d'une sélection efficace qui en avait encore amélioré la production lainière, et après l'expulsion des arabes et des juifs d'Espagne par la psychopathe raciste "Isabelle la catholique" (fin XVe) elle est devenue une des bases de l'expansion économique espagnole au XVIe siècle (bon, avec les richesses volées à l'Amérique, bien sûr, aussi).
Pendant longtemps, même, sortir une brebis mérinos d'Espagne était passible de grave condamnation (peut-être même la peine de mort, à vérifier).
Bien sûr, il existait d'autres races que la mérinos, mais d'une part elles ont presque toutes été un peu (ou beaucoup) croisées de mérinos au XIXe siècle, et d'autre part elles tentaient toutes de se rapprocher de cette Rolls-Royce lainière. La sélection des moutons visait à améliorer la laine (quantité et qualité), et il est probable que c'est même pour cela qu'ils avaient été domestiqués dès le départ.
Bref, il arrive que des caractères soient sélectionnés par inadvertance sans que ce soit le but de la sélection (par exemple, en sélectionnant des blés qui évitent de pousser trop haut lorsqu'ils reçoivent des engrais, les semenciers ont progressivement transformé involontairement le gluten au cours du XXe siècle -- ce qui n'était évidemment ni prévu ni souhaité), mais dans le cas des moutons ce n'est pas un caractère adjacent, c'était tout simplement LE but de la sélection.
Cela rend particulièrement édifiante (et attristante) l'évolution des 50 dernières années, où la laine de moutons est devenu un sous-produit tellement méprisé que c'est parfois tout juste si les éleveurs ne doivent pas payer pour se la faire ramasser... Quel ironie de l'histoire ! En quelques décennies, ce qui avait justifié l'élevage ovin depuis des millénaires (en tout cas au minimum depuis des siècles) s'est trouvé concurrencé puis invisibilisé par les textiles synthétiques et le coton, et le mouton est devenu une simple source de viande (ou de lait).
L'aspect amusant de ce retournement, c'est que les races rustiques dont la laine était de piètre qualité, et qui étaient méprisées, se retrouvent à pouvoir mettre en valeur des qualités plus recherchées aujourd'hui (résistance à des conditions climatiques ou agronomiques difficiles). Bon, ne rêvons pas : la plupart des races européennes, même si elles ont été sélectionnées différemment depuis un siècle ou deux, restent issues de brebis à laine (même si leurs principales qualités actuelles sont la conformation bouchère ou la production laitière, elles s'inscrivent à la suite d'une histoire lainière), les races "dont la laine tombe" sont quand même rarissimes.