Ça fait six ans que ma maman est morte.

Elle était le pilier central de notre famille, le repère indéfectible, le phare dans la tempête, bref, elle était ce qui tenait en place une bonne partie de notre structure familiale, en plus d'être une sorte de modèle inatteignable pour moi.

Depuis qu'elle est partie, j'ai moi-même beaucoup changé. Je me suis mise à faire des trucs que je n'aurais jamais pensé faire avant. Comme si mon inconscient me poussait à prendre la place vacante de la Maman, rassurante, stable.

Je consommais beaucoup, je ne fabriquais pas. Quand j'avais un truc à recoudre, je le lui amenais ! Je ne voyais pas les événements à travers un filtre politique, ou très peu. Professionnellement, elle a décollé à la quarantaine, mais je l'ai connue écrivant tout le temps, tout le temps. La bande-son de mon enfance ? le tac-tac-tac de la machine à écrire, puis de la machine électronique, puis celui des claviers de ses macintosh. Elle a écrit pas loin de 300 bouquins (dont une grande majorité de bouquins jeunesse).

J'aurais tellement voulu pouvoir partager tout ça avec elle...

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Hé oui, après m'être tournée vers le tricot, le crochet, après m'être carrément politisée, maintenant, je me suis mis en tête d'écrire.

J'ai entamé un roman, oh, je ne suis pas près de l'avoir terminé hein ! C'est la première fois que je fais ça, et c'est un travail de longue haleine. Mais quel pied, quel pied !! Je n'avais pas ressenti un tel plaisir à raconter des histoires depuis bien longtemps. Le dessin m'a toujours beaucoup apporté, mais il freine les velleités narratives pures, à cause de son aspect technique. Combien de fois ai-je eu envie de raconter un truc, mais ai-je râlé à cause de mes difficultés graphiques, de perspectives, de placement des personnages, de décors ?! Je n'ai pas vraiment de méthode, je n'ai jamais étudié le dessin, j'ai toujours travaillé à l'instinct, et je suis impatiente. Avec l'écriture, tout coule tout seul, tout s'enchaîne, on avance vite, quitte à reprendre le texte par la suite. Je voulais écrire quelque chose qui ait des implications politiques, qui dise des trucs, alors je me suis attaquée à une histoire qui se passe dans le contexte de l'Afghanistan sous contrôle taliban ! Du coup je bouffe du documentaire à tout va et je m'énerve toute seule devant mon écran. Ouais, je sais, j'aurais pu choisir un contexte plus proche de ce que je connais, mais, hein, bon ! J'ai pas choisi le sujet le plus facile pour un premier roman...

Là j'ai gribouillé une idée de couv mais rien ne dit que ce sera ça au final, j'admet que c'est pas très très original. 

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Alors je sais pas si cette nouvelle lubie donnera quelque chose, je ne sais pas non plus vraiment si j'arriverai, une fois fini, à faire éditer ce bouquin, mais toujours est-il que quand un besoin créatif se fait sentir, il faut lui obéir. 

D'ailleurs, j'en profite : Par hasard, est-ce que parmi les lecteurs qui fréquentent ce blog, il y a des avocats, ou des personnes qui s'y connaissent en droit, qui ont une expérience au niveau du déroulé d'un procès ? Car j'ai écris une longue scène de tribunal et n'ayant jamais vécu ce genre de chose, j'aimerais bien la faire lire à quelqu'un qui pourrait me dire si c'est crédible ou si je suis complètement à côté de la plaque. Pareil, si ça dit à certains ou certaines d'entre vous de lire le manuscrit en avant-première, pas juste pour le plaisir mais pour le critiquer, pour m'aider à l'améliorer ou pour pointer d'éventuelles incohérences, je suis preneuse. Je n'en suis pour l'instant qu'à environ un tiers du livre, mais à la vitesse où ça va je devrais le terminer relativement vite :)

Voilà voilà, bisous, tchao !